Les références bibliographiques

« Qui a écrit ça ? » «Qu’est-ce que c’est ? » « Où ça ? » « Et puis quand ? » Voilà les quatre principales questions auxquelles on doit répondre pour identifier la source d’un texte. Il existe une façon standardisée de le faire : elle passe par l’entremise de la référence bibliographique, structure complexe à plus d’un titre. Nous ne traiterons ici que des références à un document imprimé, non à des documents trouvés dans Internet ou à des pages Web.

Dès le départ, nous devons savoir qu’il existe deux façons distinctes de fournir des renseignements d’ordre bibliographique. On peut le faire dans le cadre de notes infrapaginales ou dans celui d’une bibliographie proprement dite. Examinons en premier lieu celle-ci.

Qu’elle complète un ouvrage de recherche scientifique, un rapport ou un mode d’emploi, qu’elle contienne plus de mille titres ou deux ou trois seulement, la structure de la bibliographie reste la même.

Un livre

Dans les cas où nous citons un ouvrage complet (livre, anthologie, encyclopédie par exemple), nous devons clairement déterminer un certain nombre de champs, ou blocs de renseignements, tous séparés par des points. L’on remarquera que certains de ces renseignements ne sont à inscrire que s’ils existent bel et bien alors que d’autres peuvent être omis.

Renseignements à fournir pour un livre dans une bibliographie

Champs

Données

Exemples

Auteurs

  • Nom de l’auteur (en grandes et/ou petites capitales)
  • Prénom ou initiales du prénom
  • Prénom (ou initiales) et nom (en grandes et/ou petites capitales) du ou des coauteurs s’il y a lieu

FOREST

Constance

Denise BOUDREAU

Année

  • Année de publication

1998

Titres

  • Titre (en italique)
  • Sous-titre (en italique) s’il y a lieu

Le Colpron

Le dictionnaire des anglicismes

Autres renseignements

  • Tome, volume, édition, etc., s’il y a lieu
  • Nom de la collection s’il y a lieu (facultatif)

4e édition

Édition

  • Lieu de publication
  • Éditeur

Montréal

Beauchemin

Pages

  • Nombre de pages (facultatif mais recommandé)

381 pages

Vu que les éléments de la bibliographie sont classés par ordre alphabétique de noms d’auteurs, il convient de mettre ceux-ci en relief en ayant recours à de petites capitales (disponibles dans la police de caractères) ou au moins à de grandes capitales (voir l’exemple 1). L’année suit immédiatement l’identification de l’auteur pour les ouvrages à caractère scientifique, mais peut aussi se placer après le nom de la maison d’édition dans les textes plus courants. Les titres sont toujours en italique. Dans le cas d’ouvrages faisant partie d’une série, il faut le préciser. Le nom de la collection peut figurer, mais non celui de la personne responsable de la collection. Viennent ensuite la ville d’édition (suivie de la province, de l’État ou du pays si elle est peu connue) et la maison d’édition (un éditeur en bonne et due forme mais aussi un organisme ou une association qui en fait office). Il est préférable d’ajouter le nombre de pages de l’ouvrage, ce qui en laisse entrevoir l’importance.

Exemple 1

FOREST, Constance et Denise BOUDREAU. 1998. Le Colpron. Le dictionnaire des anglicismes. 4e éd. Montréal, Beauchemin. 381 p.

En ce qui concerne les anthologies (recueils de textes), l’on adjoindra au nom de la ou des personnes responsables de la sélection des textes la mention « (réd.) »; c’est l’editor des Anglo-Saxons.

Exemple 2

BERTRAND, Claudine (réd.). 1999. Paris Québec. Coll. Vis-à-vis. Montréal, Éditions Trait d’union. 109 p.

Un article

Dans les cas où nous ne citons qu’une partie d’un ouvrage (un article de périodique ou un texte dans une anthologie par exemple), nous devons modifier l’organisation de nos champs de la façon suivante. Le titre de l’article figurera entre guillemets (français : «…» et non “…” et encore moins "…"), suivi d’un point. Viennent ensuite tous les autres renseignements séparés par des virgules. Ici l’identification des pages est particulièrement importante.

Renseignements à fournir pour un article dans une bibliographie

Champs

Données

Exemples

Auteurs

  • Nom de l’auteur (en grandes et/ou petites capitales)
  • Prénom ou initiales du prénom
  • Prénom (ou initiales) et nom (en grandes et/ou petites capitales) du ou des coauteurs s’il y a lieu

DUCHARME

Daniel

Année

  • Année de publication

1999

Titres

  • Titre de l’article (entre guillemets)
  • Titre du périodique (en italique)

« Les obstacles et les limites du raisonnement mis à l’œuvre en sciences sociales : un exemple »

Revue canadienne de sociologie et d’anthropologie

Autres renseignements

  • Volume et numéro

Vol. 36, no 3

Édition

  • Lieu de publication (facultatif)
  • Éditeur (facultatif)

 

Pages

  • Numéros des pages

pp. 371-87

Exemple 3

DUCHARME, Daniel. 1999. « Les obstacles et les limites du raisonnement mis à l’œuvre en sciences sociales : un exemple ». Revue canadienne de sociologie et d’anthropologie, vol. 36, no 3, pp. 371-87.

Pour les textes tirés d’anthologies, le titre principal de l’ouvrage est précédé de la mention « In »; l’on n’oubliera pas le nom du ou des rédacteurs.

Exemple 4

TURNBULL, G.K., S.J. VANNER et M. BURNSTEIN. 1997. « Le côlon ». In Principes fondamentaux de gastro-entérologie. A. Archambault, R. Beaudry, P. Paré, A.B.R. Thomson et E.A. Shaffer (réd.). Edmonton, Association canadienne de gastro-entérologie, pp. 392-450.

Cas particuliers

Il va sans dire que toutes les entrées bibliographiques sont classées par ordre alphabétique de nom d’auteur; servez-vous de lettres minuscules pour distinguer deux textes d’un même auteur publiés la même année : 1981a, 1981b. Si un organisme est responsable de la publication d’un ouvrage, son nom peut figurer en tant qu’auteur. Dans le cas des documents qui ont fait l’objet d’une traduction, il est utile de fournir des renseignements concernant d’une part le texte d’origine et d’autre part le texte d’arrivée, surtout dans les textes littéraires (voir l’exemple 7).

Exemple 5

CENTRE DE LA MONTAGNE. 1999. Mount Royal : Montréal’s Natural Monument. Montréal, Centre de la montagne inc. 32 p.

Un texte en anglais (ou dans toute autre langue) cité dans un ouvrage écrit en français conservera dans sa langue d’origine le nom de son auteur et de son titre (avec de plus le respect de l’emploi des capitales), mais le cadre de la référence restera « à la française » (voir aussi les exemples 5 et 6).

Exemple 6

DONNELY, J., L. BERRY et T. THOMPSON, 1985. Marketing Financial Services : A Strategic Vision. Homewood, Ill., Dow Jones-Irving. 278 p.

Exemple 7

SCHNELLE, H. 1970. « Zur Entwicklung der theoretischen Linguistik ». Studium Generale, no 23, pp. 1-29. Trad. de P. Cadiot et N. Girard. « L’évolution de la linguistique théorique ». Langages, no 26, juin 1972, pp. 81-94.

Notes infrapaginales

Si vous voulez citer un ouvrage dans une note, donnez les mêmes renseignements que pour une entrée bibliographique, mais en effectuant les changements suivants : 1) le prénom et le nom de l’auteur sont donnés dans cet ordre et en minuscules; 2) les principaux champs sont séparés par des virgules au lieu de points; 3) l’année de publication figure après le nom de l’éditeur; et 4) on indique le numéro de la page d’où est extraite la citation ou la notion dont on parle.

Exemple 8

1. Au sujet de la notion de norme, voir Jean-Claude Corbeil, L’aménagement linguistique du Québec, Coll. Langue et société, Montréal, Guérin, 1980, p. 81.

Les notes sont habituellement disposées dans le bas de chacune des pages, plus rarement à la fin d’un chapitre ou d’un article. La bibliographie, quant à elle, est rassemblée à la fin d’un article ou d’un livre.

Dans le texte, un appel de note se marque généralement par un petit chiffre surélevé : « 1 ». Il est accolé au mot qui précède et se place en français avant la ponctuation. L’appel de référence se reconnaît au nom de l’auteur, suivi d’une date, les deux entre parenthèses; si le nom fait déjà partie du texte, seule la date est ajoutée entre parenthèses; le lecteur intéressé ira repérer l’entrée en question dans la bibliographie. Exemples : « Ces principes, bien qu’ils s’expriment dans un mode de compréhension à implication mutuelle (Piaget, 1965), n’en demeurent pas moins empreints d’une certaine logique causale. » « En fait, la perspective développée par Saillant ne s’éloigne que très peu de la vision qu’aurait Foucault (1966) du monde des représentations sociales. »

Bibliographie

Plusieurs ouvrages de référence suggèrent des structurations quelque peu différentes, mais qui conviendront peut-être aussi bien ou mieux aux types de textes que vous devez préparer et présenter. Dans le Multidictionnaire, allez voir l’entrée Référence bibliographique et le tableau Références bibliographiques. Le MLA Handbook, qui malheureusement n’est pas traduit en français et pour lequel je ne connais pas de réel équivalent en français, reste l’ouvrage le plus complet et le plus fiable. Il indique clairement comment libeller une référence (qu’il s’agisse d’un livre, d’un article, d’un poème, d’une œuvre d’art, d’un article dans une encyclopédie, d’une émission de télévision, etc.), d’une part dans une bibliographie et d’autre part dans une note infrapaginale, et se laisse facilement transposer en français, ce qui a été fait dans ce texte.

GIBALDI, Joseph. 1999. MLA Handbook for Writers of Research Papers. 5e éd. New York, The Modern Language Association of America, 332 p.

VILLERS, Marie-Éva de. 1997. Multidictionnaire de la langue française. 3e éd. Montréal, Québec Amérique. 1 533 p.